Une épave d’un navire du 18ème découverte dans le sable des dunes du Cap Ferret
Ce matin paisible, David PLANTAROSE, gérant du réputé établissement “La Madrague”, s’offre un instant de détente pour une balade avec son chien sur les plages océaniques du Cap Ferret. Récit bien banal qui se transforme en une découverte incroyable ! En effet, risquant de trébucher sur le sable d’une dune océanique, David découvre un clou d’un autre âge qui l’intrigue : un navire enseveli ?
Témoignage de David PLANTAROSE, découvreur du trésor martime de la dune !
Nous retrouvons David Plantarose au sein du restaurant la Madrague ( à voir la présentation ici) pour qu’il nous raconte sa découverte et surtout sa démarche pour que le trésor de la dune ne soit pas pillé ! Ainsi scientifiques et historiens pourront réaliser leur recherche dans les meilleurs conditions possibles !

Galerie photo de la découverte de l’épave par David Plantarose
L’inconnu du Sable : à la recherche de son histoire …
Ce documentaire réalisé par Sébastien CASSEN pour l’association VuesDuCap dirigée par Emmanuelle GLEMET, nous montre la démarche menée par les historiens et scientifiques pour tenter d’identifier ce navire enseveli. Ainsi les premiers sondages dans la dune ont permis de déterminer la taille et la période de construction de ce bateau. Puis d’innombrables recherches ont été menées par Thierry Sauzeau, spécialisé dans l’histoire maritime à l’université de Poitiers, accompagné par l’étudiante en master expertise historique Susy Vinet-Poirier. Alors l’étude sur les navires disparus entre la fin du 18ème siècle et le début du siècle suivant permet de resserrer l’étau et d’arriver à ce jour à 6 navires candidats !
Voir le documentaire l’inconnu du sable – VuesDuCap


Podcast : Six navires candidats potentiels à l’inconnu du sable !
Emmanuelle GLEMET, présidente de l’association Vues Du Cap, présente son association et ses objectifs, puis introduit l’intervention de Thierry SAUZEAU, maitre de conférences à l’université de Poiters, accompagné de Susy Vinet-Poirier. Ainsi, sur ce podcast audio, vous découvrirez la démarche scientifique et historique qui amène à identifier 6 navires potentiellement éligibles à être l’inconnu du sable.
Retranscription écrite de l’intervention de Thierry SAUZEAU
Ci dessous la retranscription écrite du podcast audio concernant la recherche de l’identité de l’épave ensevelie dans les dunes du Cap Ferret.
Introduction par Emmanuelle GLEMET
Et qui est là, qui dure depuis peut être deux, trois siècles, vous allez voir, et qui va peut être durer encore plus longtemps. Peut être pas, on ne l’espère pas. Ce soir, je représente l’association Vues du Cap, qui est une association qui a été créée ici à au Cap Ferret, et qui œuvre, qui collecte les archives audiovisuelles et cinéma pour essayer de constituer le patrimoine culturel de notre territoire. Beaucoup dans la salle connaissent les portraits du bassin. Parfois, ce sont des portraits de personnages hauts en couleur et parfois, ce sont des mémoires, des thématiques, mais toujours avec le désir de travailler avec la mémoire vivante, comme Thierry SAUZEAU, professeur d’histoire.
Les archives de la marine par Thierry SAUZEAU
On n’est pas pauvre en archives, finalement, pour documenter la navigation à l’époque de la marine à voile. Ceci dit, il y avait un défi qui nous était lancé, c’était de trouver évidemment des navires qui correspondaient aux gabarits qui avaient été indiqués par les archéologues. Et pour ce faire, on dispose, avant la Révolution française, d’une administration irremplaçable qui s’appelait l’Amiralauté et qui, à l’époque en tout cas, concentrait les compétences de cinq ou six administrations actuelles, entre les douanes, la gendarmerie maritime, les domaines, un certain nombre de tribunaux, la marine. C’était une grande institution que la Révolution française n’a pas remplacée et qui concentre dans ses archives des informations capitales.
Déchiffrage des archives par Susy VIENT-POIRIER
Effectivement, il y a eu beaucoup d’archives avec des écritures anciennes, donc ça a été beaucoup d’heures de déchiffrage pour essayer de rassembler le maximum de naufrages possibles, parce qu’on est parti dans une étude en entonnoir. On a pris le maximum de naufrages qu’on a pu trouver et ensuite, on les a supprimés au fur et à mesure d’informations qu’on avait, soit la date, soit le lieu du naufrage.
Les navires candidats par Thierry SAUZEAU
Quels sont les six candidats ? Parmi les navires qu’on a retrouvés, vous l’avez compris, il y a deux navires de guerre, 1797 et 1806, pour les dates de naufrage, les années de naufrage. Un navire de transport, une gabare, ça, c’était assez connu par les historiens, je pense, dans la région, à la gabare la Garonne. C’est un navire de transport vraisemblablement qui faisait la liaison entre Rochefort et Bayonne, parce qu’à l’époque, Bayonne était un… Peut être avez vous entendu parler du chemin de la Mature qui, du fort du Portarlet, permettait de descendre des grumes de sapin pour réaliser les mâts des navires à voile. Bayonne était en étroite relation avec Rochefort. Pour en revenir à ce que disait Monsieur Fougeras tout à l’heure, le bassin d’Arcachon aussi était en relation avec Rochefort et avec Bayonne, puisque faute d’y exploiter vraiment le bois, on y exploitait la résine. Et alors là, les cargaisons de résine qui sortaient du bassin d’Arcachon étaient extrêmement importantes, sauf que c’était sur des petits navires. Donc, on a très vite, exclue la possibilité que ce soit un navire de transport de résine. La Garonne, vous avez vu la chaloupe canonière L’île de Ré qui, elle, a fait naufrage en 1797, qui s’est trouvée là parce que les Anglais faisaient régner l’insécurité sur le littoral et la marine avait dépêché une espèce de forteresse flottante munie de canons pour justement protéger les entrées et les sorties des passes du bassin, puisque vous avez compris que c’était un petit peu une route stratégique.
Peut être un navire au long cours par Thierry SAUZEAU
Sans goudrons, on ne peut pas rendre les coques des navires étanches à l’époque de la marine à voile. Et si les coques des navires ne sont pas étanches, je vous laisse imaginer le genre de problème que ça peut causer. Ça, c’est pour les navires, on va dire, les plus récents de l’enquête. Et pour les plus anciens, on a un seul candidat qui correspond à un gros navire de long cours, qui pouvait traverser l’Atlantique, notamment pour aller dans les îles, ce qu’on appelait les îles à sucre, c’est à dire les Antilles. Lui, c’est un navire bordelais qu’on a donc listé. Et puis les trois autres, j’étais assez fier de moi parce que j’avais été au tout début à Suzy, je suis à peu près sûr qu’on va trouver des gros caboteurs, des gros navires qui faisaient du commerce en Europe le long des côtes et qui venaient de Hollande ou des pays du Nord. Effectivement, on a trouvé deux navires qui venaient de Bremme en Allemagne et puis en Hollandais, qui correspondaient parmi les navires naufragés, qui correspondaient aux gabarits. Et donc voilà, on a toutes ces hypothèses là. Désormais, il faudra avoir des analyses, comme on le dit à la fin du documentaire, beaucoup plus fines, notamment sur le type de bois, sur le type de construction, pour arriver peut être à identifier tel ou tel navire et puis peut être des recherches en ce qu’on appelle la dendrochronologie, c’est à dire pour savoir le fin mot de l’âge du navire.
L’inconnu du sable est un peu sorti du brouillard par Thierry SAUZEAU
Il y a une quantité de choses qui sont encore possibles, mais on est un peu sortis du brouillard puisqu’on a ces six navires qui font de bons candidats et sur lesquels on pourrait, avec un peu de temps, approfondir, trouver d’autres informations pour mieux les connaître.
L’inconnu du Sable, peut être un trois mâts ?
Les sondages effectués aboutissent à une hypothèse d’un bateau d’un volume de 250 à 300 tonneaux (1 tonneau équivaut à 2,83 m3.) et peut-être un trois mâts de plus de 20 mètres de long. Alors est-ce un bateau de la marine anglaise, un navire de commerce hollandais , français ? Les recherches se poursuivent et le lieu se doit d’être protégé afin de permettre de nouvelles investigations !

Visite du BELEM et du EL GALEON sur le Bassin d’Arcachon
Le BELEM construit à la fin du 19ème siècle et le El Galeon, réplique d’un navire du 17ème siècle ont été les vedettes des deux dernières édition du salon nautique d’Arcachon .
David PLANTAROSE nous présente la Madrague du Cap
En conclusion, une présentation de l’établissement bar restaurant La Madrague du Cap situé boulevard de la plage au Cap Ferret. David Plantarose au commande de l’établissement depuis 2001 nous parle de ses spécialités qui vont de plus de cent cocktails à des charcuteries en passant par des spiritueux délicats et des crêpes recette Bretonne garantie !
