À LA DÉCOUVERTE DE SMURFIT KAPPA

SMURFIT KAPPA, une entreprise qui cartonne sans s’emballer …

SMURFIT KAPPA BIGANOS, une entreprise qui cartonne sans s’emballer …

Dans le cadre des grands entretiens, nous sommes allés à la rencontre des dirigeants et opérationnels de l’usine Smurfit Kappa de Biganos. Ainsi, ce dossier rédigé par Jean-Marc Dumas vous donne de nombreuses explications sur ce qu’est l’ex-usine de la Cellulose du Pin, implantée sur notre territoire du Bassin d’Arcachon depuis 1928. Du processus de fabrication du carton Kraft aux problématiques du respect de l’environnement, vous saurez (presque) tout sur cet établissement, acteur majeur de l’économie locale.

Vidéo : À la découverte de l’usine SMURFIT KAPPA de Biganos

Départ des bureaux administratifs pour une visite de l’usine qui vous montre la chaine de fabrication du carton à partir des rondins de bois de nos forêts girondines.

Smurfit Kappa - YouTube Une silhouette familière aux habitants du Bassin

Une silhouette qui est familière aux habitants du Bassin d’Arcachon depuis plus de 90 ans, Smurfit Kappa Cellulose du Pin est un acteur majeur et historique de la filière forestière et de l’industrie papetière sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine avec plus de 1000 employés, mais également le plus gros employeur industriel privé autour du bassin (450 emplois directs et plus de 950 indirects), pour un chiffre d’affaires du site de 260 millions d’euros.


L’usine de production de Biganos

Implantée à Biganos, son unité de production est spécialisée dans la fabrication de différents types de papiers kraft de couverture pour carton ondulé, notamment le White Top Kraftliner, qui est un produit double-couche, la couche supérieure étant composée de fibres blanchies d’Eucalyptus et la couche inférieure de fibres de kraft de résineux non blanchies, conférant une excellente qualité d’impression. L’usine produit 500 000 tonnes de papier kraft pour emballage chaque année, l’équivalent d’une distance terre-lune. 64% de la production de Biganos sont utilisés en France, le reste part en Europe.


Près d’un siècle de présence de l’usine à Biganos

L’usine de Biganos possède l’avantage d’être au plus près de sa ressource : le pin maritime des landes. C’est ce qui avait décidé Saint-Gobain et les Papeteries Navarre pour son implantation dans l’entre-deux guerres. La production a démarré en 1928 !


Rencontre avec les dirigeants de l’ex Cellulose du Pin

Nous avons récemment rencontré les dirigeants et responsables de cette entreprise emblématique, qui nous ont parlé des défis auxquels ils sont confrontés, mais aussi des efforts considérables de l’entreprise, qui a fait de l’économie circulaire l’un des piliers de son développement. Comme les 3500 visiteurs qui se pressent chaque année pour arpenter ce site historique, nous avons voulu comprendre qui était l’ex-Cellulose du Pin rachetée à St Gobain par le groupe irlandais Smurfit Kappa en 1994, dont le siège international est à Dublin, et les sièges régionaux sont à Amsterdam et Miami.


Smurfit Kappa, un groupe mondial

Rémi Poirson, Président de Kraft France chez Smurfit Kappa, nous présente le groupe éponyme du nom de son fondateur Irlandais, Jefferson Smurfit, qui rachète en 1938 une société qui s’impose très vite aux États-Unis comme un leader dans le secteur de la production d’emballages à base de papier. L’histoire est en marche, Jefferson Smurfit Group et Kappa Packaging, une entreprise néerlandaise fondée en 1974, fusionnent en 2005 pour créer un groupe mondial qui s’impose comme le plus grand fabricant de carton ondulé et de cartons d’emballage en Europe.

12 milliards d’euros de chiffre d’affaires

Smurfit Kappa Group (SKG), dont le modèle économique est essentiellement basé sur de la croissance externe, emploie plus de 46000 personnes dans 355 sites de production (dont 52 en France métropolitaine) répartis dans 35 pays. SKG a généré en 2022 un chiffre d’affaires de 12,8 milliards d’euros, dopé par une excellente santé financière, qui reflète les vertus d’un programme d’investissement ambitieux, basé sur l’innovation et le développement durable.

La Green Economy

Ce qui fait dire au CEO du groupe, Tony Smurfit, à l’origine du “ Green Finance Framework” – un puissant instrument d’investissement de la finance verte, qu’en inscrivant avec détermination la structure capitalistique du groupe dans la green economy, il peut présenter avec fierté le bilan le plus solide de l’histoire du Groupe, lui offrant une flexibilité stratégique et financière très significative, tout en consolidant la transition vers une activité plus vertueuse. A titre d’exemple, dans l’esprit du mieux vivre ensemble, l’investissement en septembre 2018 dans une unité de « stripping » pour 12 millions d’euros, un procédé de désorption permettant la séparation de gaz ou de produits volatils dissous dans les eaux résiduaires chargées en composés sulfurés, permettant une réduction significative de l’empreinte olfactive.


Une feuille de route environnementale

Ces résultats sont à mettre en perspective dans une période d’inflation des coûts sans précédent, notamment dans l’énergie, ce qui n’a en rien découragé les investissements effectués de près d’1 milliard d’euros pour le groupe, pour accompagner les clients et capitaliser sur les relais de croissance de la demande à long terme, sans perdre de vue les objectifs de développement durable : réduction de l’empreinte carbone, moindre impact sur l’environnement, pour le groupe Smurfit Kappa, mais aussi pour ses clients. Au passage, Tony Smurfit le patron, en profite pour remercier ses employés boïens et d’ailleurs, dont le turnover quasi-inexistant dans l’entreprise locale, démontre les valeurs mises en avant dans un climat social apaisé. Il fait bon vivre sur le bassin et chez Smurfit Kappa !


Smurfit Biganos : La production intégrée, facteur de la réussite de l’entreprise

Une partie de ce succès est à attribuer à un système unique de production intégrée, ainsi que par la maitrise des flux, notamment concernant les matériaux bruts. La société forestière en charge de l’approvisionnement de la papeterie de Biganos, Smurfit Kappa Comptoir du Pin (SKCDP) fondée en 1958 et dirigée par Jean-François Pierrel, mobilise 2 000 000 tonnes de bois par an, et fournit également du bois énergie à la centrale biomasse opérée par Dalkia, ainsi que du bois d’œuvre aux scieries du massif forestier.


Outre ses propres ressources forestières, SKCDP travaille en partenariat avec tous les acteurs de la forêt, propriétaires, exploitants, scieries, coopératives. Corolaire de ces engagements, en tant que leader dans le domaine de la production responsable, Smurfit Kappa Group a beaucoup investi dans des usines de recyclage qui produisent des fibres récupérées, ensuite réutilisées pour la production de papier. Considérée comme une “entreprise essentielle” pendant la pandémie de Covid-19, SKG a joué un rôle majeur dans la fourniture d’emballages pour les chaînes d’approvisionnement critiques telles que les aliments, les boissons, les produits pharmaceutiques et les équipements médicaux.


Impact environnemental sur le Bassin d’Arcachon

Bien que l’histoire récente de Smurfit Kappa soit teintée de succès, cela n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, notamment au regard de l’impact environnemental engendré par son activité. Début 90, le traitement des effluents liquides par une station d’épuration dédiée à Smurfit Kappa, s’est avéré indispensable pour sauver l’activité conchylicole du bassin qui était en déclin, les professionnels de la mer et la société civile s’inquiétant de la qualité des eaux. La Cellulose du Pin de l’époque n’était pas la seule source de désordres, les eaux usées de l’ensemble du territoire finissant dans notre écrin fragile et exceptionnel, le Bassin d’Arcachon… Sous l’impulsion de personnalités et décideurs politiques locaux, courant 1968, le projet titanesque de collecte et traitement des eaux usées, puis plus tard de façon différenciée, des eaux de pluie, de l’ensemble des territoires autour du bassin, voit le jour.


Le réseau d’assainissement

Sous l’égide du Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon (le SIBA), les premières études définissent les moyens à mettre en œuvre, un réseau d’assainissement aujourd’hui fort de plus de 1200 km de canalisations, 450 postes de pompage, 7 bassins de sécurité et 3 stations d’épuration, auxquelles s’ajoute une station spécifique à Smurfit Kappa et la station de Cazaux, dont les effluents traités rejoignent le flux de l’émissaire de rejet en mer, au wharf de la Salie.

GRAND ENTRETIEN : SIBA LE COMBAT POUR L’EAU


L’usine de Biganos est avant tout une industrie de transformation, utilisant en particulier des processus mécaniques mais surtout chimiques. Les produits chimiques utilisés pour la transformation du bois en pâte à papier sont régénérés sur le site. Les effluents provenant de la fabrication du papier à partir de la pâte sont traités pour satisfaire aux normes de rejets (abattement de la DCO ou Demande Chimique en Oxygène), mission remplie par la station d’épuration de l’usine, à laquelle est adjointe un bassin de stockage de sécurité.


Origine et traitement des odeurs

L’autre aspect qui fait systématiquement l’objet de commentaires, ce sont les mercaptans*, ou méthanethiol, un composé organosulfuré produit par des réactions chimiques, qui rappelle l’odeur du chou pourri. Le méthanethiol est généralement utilisé comme odorant en tant qu’additif injecté dans le réseau de gaz naturel, permettant ainsi de détecter les fuites. L’unité de stripping déjà mentionnée, a permis une baisse significative de la charge olfactive, contribuant aux engagements dictés par Tony Smurfit.

  • Le méthanethiol, ou méthylmercaptan, est un gaz incolore de la famille des thiols. C’est une substance naturelle que l’on peut trouver dans le sang, le cerveau et d’autres tissus, animaux ou humains.

Un dernier détail qui a son importance, le processus de fabrication du papier kraft se termine par une séquence de séchage où la feuille passe dans de nombreux rouleaux, générant les panaches de vapeur d’eau qui s’échappent des cheminées.


L’objectif « net zéro » émission de CO2 en 2050 !

Smurfit Kappa s’applique avec détermination à réduire tout ce qui impacte l’environnement ou qui affecte durablement la vie des employés. Dans son rapport annuel consacré aux développements durables, 8 points majeurs sont identifiés, notamment au regard des fameux SDGs (Objectifs de Développement Durable) des Nations Unies, allant du changement climatique à la santé et sécurité, en passant par l’eau, la forêt, etc. énonçant des objectifs ambitieux fixés par Tony Smurfit à l’horizon 2050, pour une meilleure planète, et présentant de façon totalement transparente les résultats obtenus par le groupe. Le directeur de la papeterie, Bruno Tormen, confirme cette démarche avec détermination, et l’engagement soutenu de l’ensemble des personnels. Quelques exemples : « net zéro » émission de CO2 en 2050, avec un palier à moins 55% en 2030, la situation étant actuellement une réduction de 41,3% depuis 2005.

Autre sujet majeur, la réduction des rejets en eaux (donc un meilleur taux de recyclage) de 60% en 2025, pour une contraction de 38,5% depuis 2005.


En matière de santé et sécurité au travail, un TRIR (Total Recordable Injury Rate ou taux de blessures au travail) de 1,5%, qui malgré l’automatisation généralisée représente encore un challenge, comme dans la plupart des entreprises industrielles d’ailleurs.


Les émissions de CO2 de l’usine de Biganos

Le bois du pin maritime comprend trois composants majeurs : la cellulose, l’eau et la lignine utilisée comme combustible. Le « net zéro CO2 » représente pour tous un enjeu complexe. Comment continuer de faire tourner l’entreprise sans l’emploi d’énergies fossiles, tout en gardant l’objectif d’impact environnemental « net zéro » pour l’ensemble des sociétés du groupe ?

L’usine de Biganos émet 30 000 tonnes de CO2 équivalent énergies fossiles par an, le CO2 biogénique issu de la combustion de la lignine étant absorbé par la forêt voisine, permettant à SKG de revendre des crédits carbone dans le monde. Ces chiffres sont issus du processus Kraft, avec la régénération poussée des produits chimiques utilisés, essentiellement un mélange de jus de cuisson du bois et de soude caustique, au travers de 2 boucles, calcium et sodium, et sans rentrer dans les détails, l’utilisation de la chaux indispensable à une réaction chimique, et donc d’un four à chaux qui nécessite une production de chaleur importante, grâce au gaz naturel, dont une partie provient du méthaniseur de leur propre station d’épuration.


Des efforts continus partagé avec l’ADEME

Néanmoins, tous les efforts sont déployés pour tendre vers le net zéro, d’une part la décarbonation dans le cadre d’un contrat signé avec l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), d’autre part la récupération de l’énergie fatale du four pour limiter la consommation de gaz, ce que l’usine suédoise du groupe a déjà réalisé. L’avenir se dessine, il y a toujours des espaces de progression : zéro combustibles fossiles et le captage du CO2 biogénique.


Des forêts au papier Kraft

SKG est propriétaire en France de 450 ha de forêt dite “expérimentale”, mais également d’exploitations forestières, d’usines qui transforment le bois en papier, d’usines qui transforment le papier kraft en emballage final, et de sites de transformation du papier recyclé. Dans ce domaine du kraft dédié à l’emballage, 2 autres usines en Europe, Piteå en Suède et Nettingsdorf – Haid bei Ansfelden en Autriche.


L’origine du papier Kraft

L’histoire du papier kraft est assez peu connue, le mot allemand Kraft qui signifie « force », désignant aujourd’hui un papier particulièrement solide, pouvant servir pour l’emballage. C’est un peintre paysagiste du nom de Carl Ferdinand Dahl qui dépose en 1884 un brevet de pâte à papier au sulfate, qui évoluera pour devenir ensuite le procédé Kraft, procédé qui a la particularité de permettre un recyclage jusqu’à 97% des produits chimiques (donc peu de rejets), la fibre cellulose étant quant-à-elle recyclable jusqu’à 5 ou 6 fois, ce qui en fait un produit majeur de l’économie circulaire, contribuant à un moindre impact environnemental et satisfaisant l’objectif de recherche de sobriété.


L’usine de Biganos, élue en 2021 « Usine de l’Année » au sein de SKG, s’évertue à changer durablement l’image de cette industrie, qui compte dans le paysage économique et social de la région. SKG a lancé, avec force détermination, une campagne de rénovation des installations, bâtiments entièrement revêtus et harmonisés, communication renforcée notamment grâce aux visites des scolaires, participation à des conférences grand public, engagement auprès des collectivités locales, bref une forme de cercle vertueux que tous les riverains et habitants du Bassin d’Arcachon apprécieront.


Smurfit Kappa, acteur sociétal et local

Enfin, parlons un instant des préoccupations du moment, SKG apporte un soutien important au peuple ukrainien touché par la guerre, assorti d’un désengagement du marché Russe en 2022. Par ailleurs, et pour être complet dans son rôle social et culturel dans les territoires, en France comme dans le reste du monde, SKG continue d’investir auprès des communautés dans lesquelles ils opèrent par le biais de programmes de santé, d’éducation et de protection de l’environnement, tandis que les employés consacrent du temps et de l’énergie à des projets sociaux. Le Bassin d’Arcachon n’est pas en reste, SKG n’y est pas qu’un acteur économique, soutenant également la culture locale, notamment en sponsorisant les Escapades Musicales, dont la 14ème édition a débuté le 22 juin dernier.

Dans un prochain épisode, nous aborderons l’importance de l’eau dans le procédé Kraft, qui est un moyen de transport de la fibre et de dilution de la cellulose, ainsi que la transformation du bois, de son arrivée des forêts avoisinantes en pâte à papier, puis en papier kraft.

Comme nous l’avons constaté lors de notre visite du site avec Bruno Tormen et Anaïs Fournier, la direction de l’usine reste focalisée sur les objectifs liés à la transition énergétique et sur l’impact environnemental. Tout est mis en œuvre pour optimiser les processus, notamment la production d’électricité dans le cadre d’un contrat avec Dalkia, mais également en recyclant au maximum la matière première, que ce soit le bois de provenances diverses, tout comme les produits chimiques. L’usine a connu dans le passé des évènements de gravité diverse, dont elle a su tirer toutes les leçons, même si cela reste un site industriel.

Conclusion – les mots du président de Smurfit Kappa

En conclusion, les mots de Tony Smurfit résument parfaitement la “conscientisation” mature et réaliste d’une entreprise qui est une fierté pour la région :

« Nos objectifs Better Planet 2050 quantifient notre engagement à protéger ce qui nous tient à cœur, notre planète, nos habitants, et notre entreprise. Nos objectifs ambitieux et nos cibles de durabilité contribueront à bâtir un avenir durable pour nos communautés, soutenir les bonnes pratiques commerciales et créer une meilleure planète »

nb : Cet article n’est pas un publi-reportage, il a été écrit en totale indépendance. Aucun interdit ne nous ayant été imposé, ce document a donc été réalisé sans aucunes concessions.


Chargement en cours…

Un problème est survenu. Veuillez actualiser la page et/ou essayer à nouveau.

bandeau chantecler studio partenaire de tvcapferret
marine plaisance service partenaire TVCapFerret
madrilene partenaire TVCapFerret
VOTRE PUBLICITÉ SUR CETTE BANNIERE
bandeau chantecler studio partenaire de tvcapferret
Infobassin partenaire de tv cap ferret